Pour chacun de ces moments qui nous auront marqué plus qu’on ne l’imaginait, il ne faut pas avoir peur de lâcher prise face à Twin Peaks. Lâcher prise et redécouvrir l’attente de l’épisode de la semaine (à une époque du binge watching), de ne rien savoir avant la diffusion (à une époque de sur-communication).
Twin Peaks était une grande série. Ce retour confirme qu’elle distance toujours ses concurrents. Et ce, même si le public ne semble pas y être sensible…
Revue de Presse Française
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« Il y a de la peur dans le lâcher-prise » (Alexandre Letren / Radio VL)
Re: Revue de Presse Française
Margaret Lanterman est morte (Théo Charrière / Critikat)
Qu’est-ce à dire, pour nous autant que pour cette nouvelle saison qui touche à sa fin ? Que partout l’expression du sens est entourée par l’absence, et qu’il en est ainsi de tout signe, qui suppose dans son expression la possibilité de la mort. Il n’est pas anodin que, vingt-cinq ans après, Twin Peaks soit à ce point hantée par la mort et la maladie : cancers du shérif Truman et du mari de Beverly, mort de certains des acteurs principaux et de leurs personnages, figures dont la présence se mue en pure absence (Albert, de plus en plus silencieux), etc. C’est qu’entre-temps David Lynch a compris l’irréductibilité de son écriture aux intrigues à résoudre et aux codes à déchiffrer, bref à la face physique de l’expression. Il a saisi, bien plutôt, que partout autour d’elle régnait l’absence, toute inséparable qu’elle est de tout langage, contre le mythe d’une présence immédiate de l’idéalité du sens planant majestueusement au-dessus des choses. C’est là le testament de Margaret Lanterman, dont les dernières paroles n’auront de sens qu’une fois sa mort passée, « under the moon, on Blue Pine Mountain ».